JEUDI 8 MAI 2014 à 22H
lors de l’émission » Le temps de le lire »
Jean Pierre Doly est interviewé par Pierre Louis Basse à propos de son livre
« L’accordeur de talents » (Dunod)
L’écoute, l’imagination, l’implication sont des valeurs que l’homme investit dans son travail lorsqu’il se sent responsable de son travail. Mais comment promouvoir cette responsabilité quand les uns pensent et d’autres exécutent, quand c’est le chef qui a raison et les autres se soumettent ?
Trabajar de otra manera (Temas 1999), réécrit en Argentine après la parution en France de «L’entreprise, entre contrainte et liberté», établit que la modernisation sociale de l’entreprise entraine son efficacité économique , laquelle pour réussir doit se baser sur un autre statut de l’homme au travail…
JPD – Le cercle, c’est la représentation de la démocratie chez les Grecs, c’est l’égalité politique, la démocratie, tous les citoyens sont différents (les flèches) mais entretiennent un rapport identique au projet central. Le centre, c’est le foyer qui rassemble et réchauffe, mais qui en même temps, nous tient à distance ; c’est le lieu du collectif, du projet commun, partagé. C’est dans le rapport individuel que chaque personne a avec le centre, dans ce que chaque individu apporte au projet que le cercle se construit. Contrairement aux droites qui ont un début et une fin et qui séparent, contrairement à d’autres figures géométriques (carré, rectangle…)> (ne conseille –t- on pas souvent aux gens pour créer ou innover de sortir de leur cadre ?), le cercle a autant de débuts et de fins que l’on veut : les débordements des hommes sont moins faciles lorsqu’il n’y a pas d’angles, avez-vous déjà essayé de coincer quelqu’un dans un cercle ?!
Le travail n’est pas toute la vie. Penser le management, c’est concevoir son rapport à la vie. Conjointement à sa nécessité économique, c’est en explorer la signification humaine. D’immenses ressources humaines attendent de s’investir dans le travail. Elles ne le feront que si les hommes donnent à celui-ci tout son sens, et s’ils y sont entrainés par des responsables qui l’incarnent. L’efficacité économique procède d’une animation d’équipe qui ne requiert pas seulement la raison mais aussi l’émotion.
Pas seulement le calcul mais aussi le cœur.
Pas seulement la compétence mais aussi la passion.
Un an après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud, Jean-Pierre Doly sort de son silence. Issu du monde de l’entreprise, celui qui a été pendant 10 ans, conseil en management et RH du staff de l’équipe de France de football, s’explique sur son rôle contesté. Rencontre avec celui que les médias ont appelé le coach du coach.
Je pense que mon rôle a intrigué vos collègues de manière générale. Comme je ne parlais pas, ils ont comblé le vide. Si l’équipe avait gagné on m’aurait laissé tranquille. De là, à être l’un de ceux à qui faire porter le chapeau du fiasco sud-africain… A l’époque, je n’avais pas le droit de parler. J’avais en effet une clause de confidentialité dans mon contrat. Je l’ai clairement dit aux journalistes : ils n’ont pas voulu l’entendre. De la même manière, ils n’ont rien voulu entendre quand je leur ai dit à plusieurs reprises que je n’étais pas le coach du coach, ni le gourou… Ceci dit même si j’avais eu le droit de parler, je n’aurais pas dit grand-chose car ça ne les intéressait pas. Ce qui les intéressait c’est le people, l’anecdote sur les joueurs. Le boulot que je faisais avec le staff ou avec les entraîneurs ils s’en moquaient. Début 2010, Raymond m’a signé un papier m’autorisant à parler de ce que j’ai fait avec le staff à l’exclusion de ce que j’ai pu voir ou entendre avec les joueurs.